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Collections Des outils culturels et économiques à investir

La collection de lantanas, aux Ets horticoles du Cannebeth, à Mauguio, près de Montpellier (34). Le CCVS recense plus de 150 collections réparties dans toute la France. © Valérie Vidril La collection de lantanas, aux Ets horticoles du Cannebeth, à Mauguio, près de Montpellier (34). Le CCVS recense plus de 150 collections réparties dans toute la France. © Valérie Vidril

Le CCVS (Conservatoire des collections végétales spécialisées) a fêté ses 25 ans à l'arboretum de Segrez (91), emblème de la préservation des plantes rares.

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Le CCVS (Conservatoire des collections végétales spécialisées) a fêté ses 25 ans à l'arboretum de Segrez (91), emblème de la préservation des plantes rares.

Françoise Lenoble-Prédine, présidente du CCVS et directrice d'Hommes et Plantes, revue trimestrielle lancée dès le démarrage de l'association, a profité des 25 ans de l'organisme pour en retracer l'histoire. Le CCVS a été fondé en 1989 « par une poignée de passionnés constatant que de nombreuses espèces et variétés disparaissent chaque année de notre patrimoine botanique et horticole ». Leur modèle sera le National Council for the Conservation of Plants and Gardens (NCCGP, devenu Plant Heritage), qui, en Angleterre, mène un gros travail de préservation. Le conservatoire amène les scientifiques à rencontrer des amateurs passionnés avec un but commun : « Oeuvrer contre la disparition de ces plantes-ressources pour l'homme et la biodiversité indispensable au bien-être sur Terre. » Un enjeu qui résonne plus dans l'actualité aujourd'hui qu'au tournant des années 1990. « Le travail fédérateur et fondateur s'est porté en priorité sur la rédaction de la charte des collections, le but étant d'encourager les vocations de collectionneurs car pas de collections sans collectionneurs. Ces collections concernent aussi bien des plantes ornementales que celles à usage alimentaire ou médicinal », a poursuivi Françoise Lenoble-Prédine.

Trouver les moyens de conserver les collections Avec le recul, on imagine à quel point, dans les années 1980-1990, défendre les collections végétales en tant qu'outil culturel, le vivant en tant que patrimoine, était avant-gardiste. Aujourd'hui, avec la prise de conscience de la nécessité de préserver la biodiversité et les enjeux écologiques, ce travail paraît plus évident, presque naturel ! Quant à savoir ce qu'est une collection « se pose toujours l'interrogation : collectionnite ou outil de développement culturel et économique au bénéfice des régions et de nos terroirs où culture, horticulture et botanique sont étroitement associées, poursuit la présidente du CCVS. Pour perdurer, les collections doivent trouver les moyens de leur conservation et ce n'est pas si simple : collections pour de nouvelles saveurs, pour de nouvelles variétés, pour apporter une image de marque et une identité à un territoire - grand ou petit - au bénéfice du tourisme... » Une journée de réflexion consacrée à ce sujet a été évoquée. C'est l'arboretum de Segrez, à Saint-Sulpice de-Favières (91), qui a accueilli les participants à la cérémonie des 25 ans de l'association. Un site qui a été acheté en 1857 par le père du célèbre Alphonse Lavallée, qui a laissé son fils, passionné de végétaux, y installer les plantes rares qu'il ramenait de ses voyages. Lorsque ce dernier édite le premier catalogue des taxons présents, ils sont au nombre de 4 265. À l'apogée de l'arboretum, 10 000 taxons y étaient cultivés. Après une période d'abandon, le site est devenu privé. Il se visite sur rendez-vous, et compte encore de nombreuses espèces remarquables, un fau de Verzy, par exemple. Quant au CCVS, il recense aujourd'hui plus de 150 collections en France.

P.F.

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